La quantité quotidienne recommandée d’un nutriment est déterminée en fonction de ce qui est nécessaire pour assurer la bonne santé du corps. On peut obtenir des nutriments de façons différentes, par exemple en suivant un régime équilibré ou en prenant des vitamines.
Une carence nutritionnelle se produit quand le corps n’absorbe pas un certain nutriment en quantité nécessaire. Les carences peuvent entraîner divers problèmes de santé, tels que des problèmes digestifs et dermatologiques, une croissance osseuse retardée ou défectueuse, et même une démence.
Types
La carence nutritionnelle la plus répandue est la carence en fer, qui peut provoquer l’anémie. On trouve du fer dans les aliments comme la viande rouge, les légumes verts feuillus et le jaune d’œuf. Ce minéral aide le corps à produire des globules rouges. En cas de carence en fer, moins de globules rouges sont produits, et ils sont plus petits et plus pâles que la normale.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 30 % de la population mondiale souffre de cette maladie. Elle est répandue dans les pays en développement ainsi que dans les pays industrialisés (OMS). En fait, l’anémie ferriprive (causée par une carence en fer) affecte tant de monde qu’elle est désormais largement reconnue comme une épidémie.
Carence en vitamine A
Selon l’OMS, une carence en vitamine A est la cause principale de cécité évitable chez l’enfant. De plus, les femmes enceintes ayant une carence en vitamine A ont des taux de mortalité maternelle supérieurs (OMS). La vitamine A est essentielle à la santé et au fonctionnement des yeux, à la santé de la reproduction masculine et féminine et au renforcement du système immunitaire contre les infections. Pour les nourrissons, la meilleure source de vitamine A est le lait maternel. Pour le reste de la population, il est important de manger suffisamment d’aliments riches en vitamine A, notamment les légumes verts et oranges, comme les carottes, le chou frisé, le brocoli et les patates douces, ou les fruits rougeâtres et oranges comme les abricots, les papayes ou les pêches.
Carence en vitamine B1 (thiamine)
Une autre carence nutritionnelle fréquente est celle en vitamine B1, également appelée thiamine. La thiamine est essentielle pour une fonction nerveuse normale. Une carence peut entraîner des lésions nerveuses et musculaires et affecter le cœur. Le béribéri résulte d’une carence prolongée en thiamine.
Carence en vitamine B3 (niacine)
La pellagre résulte d’une carence en vitamine B3 (niacine). La niacine se trouve dans la plupart des protéines, c’est pourquoi cette pathologie est rare dans les populations qui mangent de la viande. Les symptômes de la pellagre comprennent la diarrhée, la démence et les problèmes de peau. Dans les cas extrêmes, elle peut provoquer une mort soudaine.
Carence en vitamine B9 (folate)
La vitamine B9, souvent appelée folate, aide le corps à produire des globules rouges et de l’ADN ; elle aide également le cerveau à se développer et le système nerveux à fonctionner. Le folate est particulièrement important pour le développement du fœtus, et il joue un rôle crucial dans la formation du cerveau et de la moelle épinière d’un enfant qui se développe. Une carence en folate peut entraîner des anomalies congénitales, des problèmes de croissance ou de l’anémie. Le folate se trouve dans les aliments comme les haricots, les agrumes, les légumes feuillus foncés et les viandes comme la volaille et le porc, ainsi que les crustacés.
Selon les Instituts de santé américains (NIH), les femmes enceintes ou susceptibles de l’être devraient prendre jusqu’à 400 microgrammes de folate par jour pour éviter des anomalies congénitales graves (NIH, 2011).
Carence en vitamine D
Selon le Conseil américain sur la vitamine D (VDC), ce type de carence est une épidémie mondiale en pleine croissance, qui affecte plus de la moitié de la population mondiale (VDC, 2012).
La vitamine D est essentielle à la santé des os et elle aide le corps à maintenir des taux de calcium adéquats pour réguler le développement des dents et des os. Une absence de ce nutriment peut entraîner une croissance osseuse retardée ou défectueuse. L’ostéoporose, causée par un manque de calcium et de vitamine D, peut faire que les os deviennent poreux et fragiles et se cassent très facilement. Elle peut souvent être asymptomatique (sans symptômes). Les meilleures sources de vitamine D sont l’exposition au soleil et les aliments comme l’huile de foie de morue, le saumon ou les produits laitiers fortifiés en vitamine D. Selon l’Office des suppléments diététiques du NIH, une exposition au soleil pendant 5 à 30 minutes deux fois par semaine peut fournir suffisamment de vitamine D (NIH, 2011).
Carence en calcium
Le calcium contribue au développement des os et des dents, et il aide également le cœur, les nerfs et les muscles à bien fonctionner. Une carence en calcium n’est souvent accompagnée d’aucun symptôme immédiat, mais elle peut entraîner de graves problèmes de santé avec le temps. Les carences en calcium sont liées à une masse osseuse insuffisante, à un affaiblissement des os dû à l’ostéoporose, à des convulsions, à des rythmes cardiaques anormaux, voire au décès de la personne affectée.
Les meilleures sources de calcium sont les produits laitiers comme le lait, le yaourt et le fromage ; les légumes comme le chou frisé et le brocoli, et les céréales fortifiées au calcium.
Causes
Un mauvais régime alimentaire pauvre en nutriments essentiels provoque généralement des carences nutritionnelles. Le corps stocke les nutriments, par conséquent, une carence est habituellement détectée après l’absence prolongée d’un nutriment donné.
Un certain nombre de maladies, comme le cancer du côlon et les troubles gastro-intestinaux, peuvent provoquer une carence en fer. La grossesse peut aussi provoquer une carence quand le corps détourne le fer vers le fœtus.
Symptômes
Ils dépendent des nutriments absents. Cependant, les carences peuvent provoquer des symptômes généraux, notamment :
- pâleur
- fatigue
- faiblesse
- difficultés à respirer
- appétences alimentaires inhabituelles
- perte de cheveux
- périodes d’étourdissement
- constipation
- endormissement
- palpitations cardiaques
- se sentir mal ou s’évanouir
- dépression
- picotements et engourdissement dans les articulations
- troubles menstruels (absence de règles ou règles très abondantes)
- dépression
- mauvaise concentration
Tous ces symptômes peuvent être présents, ou seulement une partie d’entre eux. Avec le temps, la plupart des gens s’adaptent aux symptômes. C’est ainsi que la maladie progresse sans être diagnostiquée. Si vous subissez de longues périodes de fatigue, de faiblesse et de difficulté à vous concentrer, prenez rendez-vous chez le médecin. Ces symptômes peuvent être révélateurs du commencement d’une carence grave.
Diagnostic
S’il soupçonne une carence nutritionnelle, votre médecin vous posera des questions sur votre régime et vos habitudes alimentaires. Il vous demandera de décrire vos symptômes. N’oubliez pas de lui indiquer si vous avez subi des périodes de constipation ou de diarrhée, ou si vous avez remarqué la présence de sang dans vos selles.
Une carence nutritionnelle peut aussi être détectée par une analyse de sang de routine, notamment une formule sanguine complète (FSC). C’est souvent ainsi que les médecins identifient l’anémie.
Traitement
Le traitement dépend du type et de la sévérité de la carence, sévérité qui sera évaluée par le médecin, ainsi que la probabilité de problèmes à long terme. Il pourra prescrire des tests supplémentaires pour identifier les dommages avant de choisir un plan de traitement. Même en cas de pathologies permanentes, les symptômes se résorbent généralement quand le patient suit un régime adapté ou prend des suppléments.
Changements de régime alimentaire
En cas de carence mineure, le médecin pourra vous donner des conseils afin de modifier vos habitudes alimentaires. Par exemple, si vous souffrez d’anémie, il vous dira de manger plus de viande, d’œufs, de volaille, de légumes et de céréales.
En cas de carence plus grave, il pourra vous orienter vers un diététicien et recommander que vous teniez un journal de bord alimentaire pendant plusieurs semaines. Pendant votre rendez-vous chez le diététicien, vous parlerez de votre journal et identifierez les changements nécessaires.
Habituellement, vous aurez des rendez-vous réguliers chez le diététicien. Au bout d’un certain temps, vous devrez faire une analyse de sang pour confirmer que votre carence est résolue.
Compléments
Dans certains cas, une carence nutritionnelle peut nécessiter la prise de suppléments ou de multivitamines. Il est parfois nécessaire de prendre plusieurs suppléments ensemble pour faciliter leur absorption, le calcium et la vitamine D par exemple.
La fréquence et le dosage d’un supplément dépendent de la gravité de la carence et seront déterminés par le médecin ou le diététicien.
Administration parentérale
Dans les cas graves, quand la carence nutritionnelle ne s’améliore pas après un traitement oral, il peut être nécessaire d’administrer les nutriments par voie parentérale (dans les veines ou les muscles). Cette forme d’administration peut avoir des effets secondaires et se fait généralement à l’hôpital.
L’administration parentérale de fer, par exemple, peut provoquer des frissons, des douleurs dorsales, des vertiges, de la fièvre, des douleurs musculaires, des évanouissements et même une réaction allergique grave. Une fois le traitement administré, son efficacité devra être confirmée par une nouvelle analyse sanguine. Plusieurs traitements hospitaliers sont parfois nécessaires pour résoudre la carence.
Long terme
La plupart de ces problèmes cesseront dès que la carence aura été résolue. Cependant, dans certains cas, les dommages peuvent durer. Cela ne se produit généralement que quand la carence est grave et dure longtemps.
Par exemple, une carence prolongée en vitamine B1 peut être associée à :
- une croissance freinée
- une dépression
- une forme de démence appelée syndrome de Wernicke-Korsakoff
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